Après avoir respiré à plein poumons dans l'vent des quatre horizons (merci Piccolo) au sommet du Hohneck avec les quatre mousquetaires de la photographie, j'ai choisi de piquer sur Plainfaing plutôt que de retourner sur Gérardmer puis Remiremont avant de filer sur Epinal et Nancy.

J'étais trop près du défilé de Straiture ..., du Vic et de Notre Dame des Monts qui longtemps vit converger jeunes et moins jeunes de toute l'Europe.

Souvenirs des bons moments passés au grand air sous la conduite du maître des lieux Maurice, présence discrète de son frère Pierre, bien plus tard, et puis Claude en cuisine et son sourire légendaire, Sylvie jamais très loin. Et les ami(e)s du Vic ...

La propriété n'a pas été vendue pour l'heure. Le wagonnet nous accueille toujours à Notre Dame des Monts.

La petite cascade chante au pied de la place ... mais l'horloge de la chapelle elle s'est arrêtée à 15h10, comme si après la pause quotidienne de la prière de 3 heures qui rassemble les membres de la famille marianiste, le temps s'était suspendu ... Un Clin'Dieu ?

Que j'aurais aimé sentir la vie en ces lieux, pouvoir pousser la porte de la chapelle, retrouver la statue en pierre ...

Mais ce temps est révolu ... Et pourtant les oiseaux jouent à cache cache dans les buissons. Et le lierre, abondant, pousse à foison.

Alors pour faire le lien dans le temps et dans l'espace, j'ai cueilli et tressé du lierre pour réaliser une couronne, ornée également de fleurs turquoise, crème et fuchsia une fois de retour à la maison. Au delà de la gaieté apportée déjà sur les tombes de la nécropole nationale d'Essey, ces couleurs prennent ici un autre sens :

• le turquoise et le crème pour le bleu et le blanc, couleurs mariales ...
• le fuchsia pour la couleur du tee shirt que je portais lors d'un des derniers à-Dieu pour lequel Marcel, ce grand-père d'adoption, m'avait sollicité si tardivement ...

Et cette couronne je l'ai posé sur la tombe des frères marianistes à Art/Meurthe, plus spécifiquement sous les noms de ceux que j'ai le mieux connu.

Ah le frère Jud et son amour de la création, m'invitant à venir le voir récolter le miel ...

Et Marcel donc, m'appelant une demie heure avant les obsèques d'un d'eux pour me demander de venir tenir l'orgue ... Attraper les partitions, sauter sur mon vélo ... arriver juste bien et découvrir la couleur qui selon nos codes occidentaux peut sembler incongrue, d'autant plus que je dois également lire ...

La page d'Art-sur-Meurthe comme celle du Vic est tournée pour la famille marianiste, même si à Art deux rues (celle des frères marianistes et la rue Buissonnière en hommage à l'ouvrage de Roger Bichelberger) disent encore cette histoire récente.

Et les routes empruntées hier matin, c'est également celles parcourues pour aller à Colmar avec le père Serge ...

Serge, Marcel ... dont je parlais déjà ici. Si j'avais été riche, comme Roger Bichelberger, je ne vivrai pas aujourd'hui de ces héritages reçus de personnes libres, entières et aimantées vers Dieu.

Merci.