Hier soir, les participants à cette nouvelle édition du biblio-défi organisée par notre bibliothèque municipale étaient conviés à une rencontre avec une partie des auteurs des livres de la sélection.

Au menu pour les adultes donc, temps d'échanges avec :

• Béatrice SACCARDI, auteur des Larmes de Corail, le premier opus de sa trilogie Les cinq sens, dont le tome 2 est achevé et le troisième bien avancé. Son premier roman, ancré dans le réel mais toujours à la fronitère du fantastique est le fruit d'une histoire portée de longue date puisqu'elle a attendu la retraite pour laisser à l'écriture du temps et de l'espace. Elle nous a dit avoir inclus beaucoup de références à la littérature, ce qui donnera peut être aux adolescents et adultes lecteurs de revenir aux classiques. (J'étais juste un peu gênée pour elle qui a eu peu de questions, peu de participants à la causerie ayant concouru au titre de la catégorie Audacieux - adolescents & adultes)
• Pierre CHAZAL , jeune professeur de FLE (Français Langue Etrangère) qui avec son premier roman Marcus nous entraîne en terre cht'i sur les pas de Pierrot. Qui nous avoue qu'il a laissé Pierrot grandir en lui, lui a laissé la parole, d'où le choix de la suppression des négations (qui a pu choquer certains lecteurs) et s'interroge : "aurais-je demain la même chance avec un autre personnage ?" Qui explique qu'il lui a été facile de camper son roman en banlieue lilloise car ces 3 années d'études à l'EDHEC (comme quoi le commerce mène à tout ...) lui ont permis de bien saisir les ambiances d'intérieur notamment et aussi d'avoir suffisamment de recul, ce qui ne serait pas le cas pour un ouvrage sur Paris où il réside désormais.
• Yael HASSAN, que j'avais largement plébiscité pour la force de son premier roman adulte, Souviens-toi Leah !. Yael qui nous a confié avoir dû changer de prénom en 5 minutes sur le bateau la conduisant en Israel (d'où sans doute ce besoin d'interroger les identités) et ne plus entendre jamais depuis le prénom Lucienne que lui avait donné ses parents. Yael qui, entourée de nombreux rescapés - hommes et femmes seuls, enfants orphelins, demandaient enfant à ses parents pourquoi ces derniers ne reconstituaient pas des familles. Yael qui nous a confié que ce premier ouvrage adulte n'avait duré qu'une semaine en librairie, alors qu'elle y avait passé beaucoup plus de temps en écriture que pour les ouvrages enfants qui lui viennent plus spontannément. Beaucoup de travail de documentation (dont Maison de filles de Ka-Tzetnik), et des mots douloureux à porter d'où de nécessaires mises à distance du texte.
• Marianne RUBINSTEIN venue évoquer son ouvrages Les arbres ne poussent pas jusqu'au ciel, chronique de l'année post-rupture sentimentale d'une quarantenaire, mère de un enfant et économiste (seul point commun avec l'auteur, professeur d'université en la matière). Livre où elle a souhaité recueillir l'air du temps, et rendre hommage aux ouvrages qui lui sont chers. Occasion pour elle de nous confier que le titre est une maxime célèbre dans le monde des économistes en référence au fait que les bulles, tôt ou tard, finissent par éclater.

Puis remise des prix aux trois premiers de chaque catégorie :

• Audacieux (adultes-adolescents)
• Menu Mise en bouche
• Menu Dégustation
• Menu Gourmet

Et temps d'échange convivial entre lecteurs et écrivains ... avec dédicace des livres. J'ai donc l'ouvrage de Yael HASSAN dédicacé par ses soins et une place pour l'opéra Zanetto création 2013 de la ville. Offerte par une des gagnante qui avait déjà acheté ses places.

Une fois de plus la dynamique équipe de la bibliothèque nous a gâté ... C'est un réel bonheur que de les savoir tous unis et soucieux de nous offrir des animations de qualité, dans la bonne humeur, la convivialité et d'échanger avec eux.

Albin Michel - Novembre 2011 - ISBN : 9-782226-231567 - 288 pages

Par cet ouvrage Henri GOUGAUD, écrivain, poète, conteur et chanteur français nous offre un roman historique dense dans les pas d'un troubadour en terre cathare où l'Inquisition reste présente.

Jaufré, cet "enfant de la neige" selon la mythologie que lui ont créé son père adoptif, l'abbé Aymar en charge du monastère de Pamiers et sa nourrice Thomette découvrira à son retour fortuit à Pamiers que son origine est autre.

Il sera aidé dans sa quête par :

• son aimée, la fille sans nom qu'il baptisera du nom de sa défunte mère, avant de savoir qui était cette dernière,
• son frère de lait, Alexis, resté au monastère pour le remplacer auprès du bibliothécaire Vitalis, mais ayant lui aussi perdu la foi,
• Anthelme le luthier, auprès de qui Jaufré a fait son apprentissage,
• la vieille grand-mère, fille de l'aubergiste que soignait la fille sans nom,
• l'ancien Seigneur du château désormais en ruine, hébergé dans une pièce des appartements d'Aymar

Je ne peux pas vous en dire plus, au risque de trop dévoiler la trame de l'intrigue qui fait remonter les souvenirs des bûchers où rôtir trop d'hérétiques cathares au nom d'un Dieu dont on ignorait alors dans une froide raideur qu'il n'était qu'Amour.

Une fois ouvert hier soir, je ne l'ai pas lâché jusqu'au point final. Amusée d'y retrouver quelques unes des histoires présentes dans Le livre des chemins achevé récemment.

Albin Michel - 12 novembre 2009 - ISBN : 978-2226194114 - 480 pages

Au début de la dernière séance de yoga avant les vacances de printemps (le 23 avril dernier), j'ai jeté un oeil à l'ouvrage que Sylvie (notre professeur) avait prévu pour la méditation. Elle m'a alors demandé de choisir l'histoire, que je n'ai que partiellement entendue  ayant tendance à partir loin dans la détente lorsque nous utilisons la posture de savasana en yoga nidra.

C'était l'histoire n° 91 sur les deux souris tombée au fond d'un puits dont l'une se sort car sourde elle a crûe que les autres l'encourageaient alors qu'elles chantaient le De profundis.

Dans cet ouvrage Henri GOUGAUD, écrivain, poète, conteur et chanteur français nous offre un outil pour répondre aux questions que nous nous posons grâce au choix de la couleur de l'arbre de vie et à l'endroit où nous l'insérons dans le livre.

L'appétît aiguisé, j'ai choisi d'emprunter ce livre grâce au réseau départemental des bibliothèques pour me faire une idée plus précise de son contenu, avant de ne décider si j'avais réellement besoin de l'inscrire sur une liste d'idées cadeaux.

J'ai lu toutes les histoires, retrouvé certaines lues aux enfants légèrement transformées et surtout apprécié, outre la conclusion de la n° 57 (Un conseil) certaines pensées associées que vous trouverez ci-après.

•  p. 23 : Les gens ne devraient pas toujours réfléchir à ce qu'ils doivent faire, ils devraient plutôt penser à ce qu'ils doivent être. S'ils étaient seulement conformes à leur nature, leurs oeuvres pourraient briller d'une vive clarté. (Maître Eckhart)
• p. 29 : Quand tu lances la flèche de la vérité, trempe la pointe dans du miel. (Proverbe arabe)
• p. 40 : Il ne s'agit pas de posséder ce que l'on veut mais d'être ce que l'on désire, au plus profond de soi.
• p. 51 : De nos maladies, la plus sauvage est de mépriser notre être. (Montaigne)
• p. 97 :  Apprends chez tout le monde plutôt que d'enseigner à tous. (Proverbe peul)
• p. 97 :  Mépriser les vieux, c'est détruire la maison où tu habiteras ce soir. (Proverbe chinois)
• p. 134 : Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit. (François de la Rochefoucauld)
• p. 145 : Si vous apercevez un géant, regardez d'abord la position du soleil, et voyez si ce géant n'est pas l'ombre d'un Pygmée. (Novalis)
• p. 193 ; On peut aussi se noyer dans une source pure.
• p. 193 ; Il n'y a pas de cause à la peur. Elle n'est qu'imagination, elle te bloque comme une barre de bois tient la porte fermée. Brûle cette barre. (Rûmi)
• p. 255 (fin de l'histoire Un conseil) : - A la bonne heure, dit l'abbé. Qu'avais-tu besoin d'un conseil ? Fallait-il donc que tu en viennes à maudire ta propre vie pour écouter enfin ton coeur ? Car c'est lui, le meilleur des maîtres ! Sois fidèle à ce que tu sens, et quoi qu'il t'arrive, jeune homme, tu n'iras jamais de travers.
• p. 226 : C'est plus simple que tu ne crois. Oublie-toi, tu veux trop bien faire.
• p. 226 : Le vrai miracle n'est pas de marcher sur l'eau ou de voler dans les airs, il est de rejoindre le ciel en marchant sur la terre. (Houei Neng)
• p. 257 : On devrait accorder moins d'importance à ce que l'on fait qu'à ce que l'on est. (Maître Eckhart)
• p. 315 : Quand l'homme naît, il est souple est faible. A sa mort, il est rigide et dur. Les plantes à leur naissance sont souples et fragiles. A leur mort elles sont sèches et dures. Ce qui est dur et fort va vers la mort. Ce qui est souple et faible va vers la vie. (Lao Tseu)
• p. 342 : Ce que tu veux me dire, est-ce vrai ? Est-ce bien ? Est-ce utile ? Sinon, je ne veux pas l'entendre. (Socrate)
• p. 349 : Le rire est le langage des anges, il est ce qui sauve la vie quand les mots ne peuvent plus rien. Il est peut-être bien la chanson préférée de Dieu.
• p. 381 : Choisis le loup pour frère, il connaît l'ordre des forêts et l'honneur de la vie. (Proverbe russe)
• p. 398 : Les anges volent parce qu'ils se prennent eux-mêmes à la légère. (Chesterton)
• p. 444 : Tous les dragons de notre vie ne sont peut-être que des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux. Toutes ces choses terrifiantes sont peut-être des êtres délaissés qui attendent que nous les secouions. (Rainer Maria Rilke)

Don Quichotte - octobre 2012 - ISBN : 978-2359490978 - 168 pages

Dans son premier livre en prose, Fabien Marsaud, plus connu sous son nom de slammeur, Grand Corps Malade, nous décrit son année de tétra(plégique) passée dans deux centres de rééducation. Les belles rencontres qu'il y a faite, avec les autres patients aux corps souffrants et le personnel soignant.

J'ai lu cette tranche de vie en moins de 12 heures, nuit réparatrice comprise. Commencé pour m'endormir, j'ai repris le livre dès le réveil ce matin. Beaucoup de tendresse mâtinée d'humour. Un livre qui donne envie de voir le verre à moitié plein, ou pour citer Fabien : "Pourtant je t'ai déjà dit que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort."

Presses universitaires de Grenoble - nouvelle édition 2002 - ISBN : 2-7061-1044 -9 - 286 pages

 Dans cet essai de psychologie sociale, paru initialement en 1987, Robert-Vincent JOULE et Jean-Léon BEAUVOIS présentent les grandes stratégies de manipulation (auto-manipulation et manipulation implicite ou explicite par autrui).

Ils utilisent pour se faire et rendre les choses "plus digestes" les aventures qui arrivent à une certaine Madame O. habitante de la Dolmatie.

Je n'ai fait que parcourir en diagonale cet ouvrage de vulgarisation, qui malgré son succès, m'a semblé bien long et rébarbatif pour poser quelques petites définitions illustrées de résultats d'études ...

Une brève synthèse regroupant les quelques notions clés développées dans l'opuscule m'aurait suffi ... de manière à disposer du vocabulaire requis pour caractériser des techniques commerciales que nous connaissons bien.

Quelques définitions

• Escalade d'engagement : processus qui consiste à s'engager plus avant dans un cours d'action qui s'est jusqu'alors révélé infructueux (p. 32)
• Dépense gâchée : apparaît chaque fois qu'un individu reste sur une ligne de conduite dans laquelle il a préalablement investi et ceci au détriment d'autres stratégies plus avantageuses (p. 38)
• Piège abscons : poursuite du cours d'une action, même quand celui-ci devient déraisonnablement coûteux ou ne permet plus d'atteindre les objectifs fixés (p. 38)
• Soumission librement consentie : le sujet est amené à réaliser ce que l'on attend de lui dans un contexte qui garantit son sentiment de liberté (p. 81-82)
• Pied dans la porte : processus qui consiste à la persévération d'une action antérieure, mais plus coûteuse (p. 103 et suiv.)
• Porte au nez : processus qui consiste à formuler une requête trop importante pour qu'elle soit acceptée avant de formuler la requête qui porte sur le comportement attendu, une requête de moindre importante (p. 119)

Quelques idées clés

• Une décision ne peut déboucher sur un effet d'amorçage que si elle est couplée à un  sentiment de responsabilité personnelle (p. 61).
• Plusieurs possibilités d'amorçage sont possibles : révéler in extremis du caractère illusoire d'avantages fictifs, masquer une partie de la vérité, technique du leurre et recours aux produits d'appels (p. 60 et suiv.)
• Seuls les actes nous engagent (p. 75)."L'engagement d'un individu dans un acte correspond au degré auquel il peut être assimilé à cet acte." (p. 83). Ainsi "fortes menaces et fortes récompenses constituent [...] des facteurs de désengagement dont on aurait tort de négliger l'impact." (p. 78)
• "L'engagement dans un acte non problématique a [...] pour conséquence de rendre l'attitude qui se rapporte à cet acte plus résistante aux agressions ou aux attaques ultérieures." (p. 90)
• Etre engagé dans un acte par une "judicieuse technologie des circonstances" est différent d'être engagé dans une cause (tourne 95-96)

Autres techniques de manipulation (p. 139 et suiv.) : les techniques

• du toucher,
• du pied-dans-la-bouche (faire précéder sa requête d'une formule de politesse ou de marques d'intérêt pour la personne),
• de la crainte-puis-soulagement,
• de l'étiquetage (conditionnement de nos actions par ce que les autres disent de nous donc ce que nous croyons souvent être)
  
• de mise en condition,
• du mais-vous-êtes-libre-de
• du un-peu-c'est-mieux-que-rien
• du ce-n'est-pas-tout
• etc ...